Il passe sa petite enfance en Algérie à Oran, Dellys et de nouveau Oran, où son père est général de la subdivision puis de la division d'Oran, de 1884 à 1893.
Sous-lieutenant à sa sortie de Saint-Cyr (promotion Jeanne d'Arc 1893 -1895), il rejoint, en , le 2e Étranger où il servira quatre années: deux ans à Géryville dans le Sud Oranais et deux ans au Nord-Tonkin.
Rentré en France fin 1901, il est affecté au 117e RI au Mans. Le janvier1902, il épouse, à Boulogne-sur-Seine, Suzanne Boucher, fille du Colonel Arthur Boucher. Cinq enfants naissent de ce mariage : Yvonne (1902), Marcel, (1905-1909), Christiane (1910), Michel (1912) et Paul-Henri (1920).
Portrait de Paul Détrie alors chef de bataillon du 2e B.C.P (1915-1916).
En août 1914, adjoint au colonel JULIEN, commandant le 117e régiment,
le capitaine Détrie participe à la bataille des frontières, à celle de Virton en Belgique. Nommé chef de bataillon le , il est grièvement blessé, le lendemain, près de Roye. Rapatrié il est soigné, près des siens au Mans.
Le février1915 il reprend sa place au 117e RI, et le il est blessé pour la deuxième fois, mais refuse d'être évacué.
Fin , il devient lieutenant-colonel, nommé à la tête du 94e RI, surnommé « La Garde ». Son régiment est engagé que les fronts de la Somme, de la Champagne, de Verdun, de la Lorraine. Le à Montdidier, son régiment pénètre de plus de neuf kilomètres dans les lignes allemandes. Fin , ce sont les durs combats devant Vouziers.
En , il entre en Alsace, à Rœschwoog. À « L'Alsace est française » que déclare le directeur de l'École, M. Halter, fait écho « Tu nous aideras, petit Paul, à reprendre l'Alsace-Lorraine », l'appel entendu dans son enfance.
Les lettres adressées chaque jour à sa femme, sa correspondance de guerre de quatre années, (plus de 1100 lettres) sera publiée en 1995 sous le titre de Lettres du Front à sa femme.
Le régiment regagne, en août, Bar-le-Duc, sa garnison d'avant-guerre où il s'installe avec sa famille. L'année suivante, Paul Détrie est nommé colonel plein. En 1923, son régiment occupeBochum dans la Ruhr. Il analyse avec lucidité la situation allemande et entrevoit déjà de sombres perspectives qui se vérifieront seize ans plus tard. Il préside des Conseils de Guerre d’industriels allemands et un avocat allemand Grimm lui rend hommage en ces termes : « Le Président, le colonel Détrie, eu toujours une attitude chevaleresque ».
En , après 11 années de commandement, il reçoit les étoiles de général de brigade et quitte le 94e RI pour la 17e DI à Angers.
En 1929, il est affecté à la 1re Subdivision de Rouen.
Le , lors des fêtes commémoratives du cinquième centenaire de la mort de Jeanne d'Arc (patronne de sa promotion à Saint-Cyr), il présente les troupes aux plus hautes autorités françaises et étrangères rassemblées place du Vieux Marché.
En , Paul Détrie est promu général de division et prend le commandement de la 36e division d'infanterie à Bayonne. Il obtient du ministère de la Guerre l’autorisation d’inviter des Officiers espagnols aux manœuvres de la division à Souge, en Gironde.
Atteint par la limite d'âge, le , il se retire à Bayonne et se consacre à de nombreuses activités : président du Syndicat d'initiative du Pays basque, du Souvenir Français, de Valentin Haüy, collabore à la Bayonne, et crée un cycle de conférences sur l’Espagne au Musée Basque.
Il s'éteint à son domicile de Bayonne dans sa quatre-vingt onzième année. Le 20 novembre 1962, les honneurs militaires lui sont rendus par les parachutistes et la garnison de Bayonne, devant sa villa. Il repose au cimetière Saint Léon de cette ville.