DE LOUIS XVIII A CHARLES X
REGIME POLITIQUE DE LA FRANCE DE 1815 A 1830.
Elle succède aux Cent-Jours, qui avaient vu Napoléon revenir brièvement au pouvoir. Après une période de confusion, Louis XVIII revient sur le trône. Débute l'expérience d'une monarchie constitutionnelle qui essaie de recréer une unité dans le pays sur des bases héritées à la fois de la Révolution et de l'Ancien Régime. Après une période marquée par un bref retour au pouvoir des monarchistes absolutistes ultras, qui se caractérise notamment par la Terreur blanche, le régime prend de 1816 à 1820 un tournant plus libéral, sous la direction des ministres Richelieu puis Decazes.
Durant son règne, considérant l'évolution de la France entre 1789 et 1814, Louis XVIII s'attelle à composer avec les acquis de la Révolution et de l'Empire. Ayant quitté la France, le même jour que son frère (qui fut reconnu et arrêté à Varennes), à 35 ans, il en a 58 quand son règne commence effectivement, après avoir passé 23 ans en exil1. Il « octroie » au peuple une constitution utilisant un terme d'Ancien Régime, la Charte constitutionnelle de 1814, mène une politique de réconciliation et d'oubli concernant les violences révolutionnaires en tentant de calmer la Terreur blanche. Il a dans un premier temps composé avec une chambre parlementaire « plus royaliste que le roi », la Chambre introuvable. Mais en 1820, après l'assassinat de son neveu le duc de Berry, troisième dans l'ordre de succession au trône, la Restauration prend un tournant plus dur, voire réactionnaire, que le roi laisse mener par le président du conseil Villèle. Son règne est aussi marqué par l'expédition d'Espagne (1823).
L'assassinat du duc de Berry en 1820 entraîne une réaction absolutiste des ultras, avec l'arrivée comme président du conseil des ministres de Villèle, qui mène une politique de plus en plus proche des désirs des ultras, qui se retrouvent en position encore plus favorable en 1824, à l'arrivée de Charles X sur le trône. C'est en effet sous son règne que sont adoptées les mesures les plus ancrées dans l'idéologie absolutiste, par exemple le « milliard des émigrés » mais aussi la loi sur le sacrilège religieux. La fin des années 1820 marque une opposition de plus en plus marquée de la part des libéraux. L'arrivée du ministère Polignac, résolument ultra, et les réponses inadaptées du souverain face à l'opposition entraînent la Révolution de 1830 et la mise en place de la monarchie de Juillet.
Si l'historiographie républicaine a souvent présenté la période comme un retour en arrière et une parenthèse sans grande importance, la Restauration reste un moment clé pour la France du XIXe siècle, puisqu'elle voit le pays s'initier à certaines des libertés acquises depuis la Révolution, mais aussi le développement économique du pays qui s'industrialise progressivement. La fin de la période voit également les débuts de la présence française en Algérie.
A LA MONARCHIE DE JUILLET
La monarchie de Juillet est le nom donné au régime politique du royaume de France entre 1830 et 1848. Instaurée le 9 août 1830 après la révolution dite des « Trois Glorieuses » les 27, 28 et 29 juillet 1830, elle succède à la Restauration. La branche cadette des Bourbons, la maison d’Orléans, accède alors au pouvoir. Louis-Philippe Ier n’est pas sacré roi de France mais intronisé roi des Français. Son règne, commencé avec les barricades de la révolution de 1830, est troublé par plusieurs soulèvements vite maîtrisés, républicains à Paris, légitimiste dans l'Ouest, une tentative avortée de coup d'État bonapartiste à Strasbourg, qui ne remettent guère en cause la paix intérieure.
Après une longue période d’agitation ministérielle, parlementaire et journalistique, le roi Charles X tente par un coup de force constitutionnel de freiner les ardeurs des députés libéraux par ses ordonnances de Saint-Cloud du 25 juillet 1830. En réponse, des Parisiens se soulèvent, dressent des barricades dans les rues et affrontent les forces armées, commandées par le maréchal Marmont, duc de Raguse. L'émeute se transforme rapidement en insurrection révolutionnaire.
La monarchie de Juillet, qui a été celle d’un seul roi, fait suite à la monarchie dite « conservatrice » que constitue la Restauration entre 1814 et 1830. Plus libérale que celle qui la précède, elle est marquée par une renonciation à la monarchie absolue de droit divin (absolutisme) et un louvoiement permanent entre les factions parlementaires du « mouvement » et de la « résistance ». Louis-Philippe définit lui-même sa politique comme celle du « juste milieu ». Son régime s'appuie sur un suffrage censitaire élargi, et sur la Garde nationale bourgeoise. Sa politique extérieure en demi-teinte cherche à allier le reflet du prestige napoléonien et le souci de l'équilibre européen. Cependant, il maîtrise mal les bouleversements sociaux nés de l'industrialisation et son règne s’achève en 1848 par d’autres barricades, qui le chassent pour instaurer la Deuxième République.
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