6 - LE DECLIN DE L'EMPIRE - 1815

 

DE LA 7 ème COALITION

WATERLOO - L'ULTIME BATAILLE - 1815 /1

PRELUDE

En mars 1815, une nouvelle coalition se constitue au congrès de Vienne pour combattre Napoléon, qui a quitté l'île d'Elbe. Louis XVIII a fui à Gand. L'armée des alliés de Wellington et l'armée prussienne de Blücher arrivent les premières en Belgique.

La bataille de Waterloo s'est déroulée le 18 juin 1815. Elle s'est terminée par la victoire décisive de deux armées : celle des alliés, commandée par le duc de Wellington, composée de Britanniques, d'Allemands (contingents du Hanovre, du Brunswick, du Nassau) et de Néerlandais (unités belges et hollandaises) et celle des Prussiens, commandée par le maréchal Blücher ; toutes deux opposées à l'armée française dite Armée du Nord emmenée par l'empereur Napoléon Ier.

La commune de Waterloo se situe à une vingtaine de kilomètres au sud de Bruxelles, en Belgique. Toutefois, les combats n'eurent pas lieu à Waterloo mais un peu plus au sud, sur le territoire des communes actuelles de Lasne et de Braine-l'Alleud. La bataille a souvent été appelée en France « bataille de Mont Saint-Jean », lieu plus précis de l'engagement effectif[2]. En Allemagne, elle est appelée « bataille de la Belle-Alliance ».

Cette bataille est la dernière à laquelle prit part personnellement Napoléon, qui avait repris le contrôle de la France durant la période dite des Cent-Jours. Malgré son désir de poursuivre la lutte avec de nouvelles forces qui se reconstituaient, il dut, par manque de soutien politique, abdiquer quatre jours après son retour à Paris.

LES FORCES EN PRESENCE

Les forces et le plan de Wellington

L'armée de Wellington, appelée « Armée des Alliés », comprend, à Waterloo, 68 000 hommes répartis comme suit : 25 000 Britanniques, 17 000 Belgo-Hollandais, 10 000 Hanovriens, 7 000 Brunswickois, 6 000 hommes de la King's German Legion et 3 000 Nassoviens.

Wellington a déployé son armée sur le plateau de Mont-Saint-Jean, face au sud, de part et d'autre de l'axe Charleroi-Bruxelles. Par mesure de protection et de surprise, la plupart des unités sont sur la contre-pente mais le dispositif est précédé, d'ouest en est, par trois points d'appui constitués de grosses fermes barricadées et défendues : Hougoumont, La Haye Sainte et Papelotte.

Les forces et le plan de Napoléon

Le matin du 18 juin, l'armée de Napoléon (71 600 hommes) prend position à environ un kilomètre au sud du plateau avec :

à l'ouest de la route, le IIe Corps de Reille (20 000 hommes) précédant le IIIe Corps de cavalerie de Kellermann (3 400 cavaliers) et la division de cavalerie de la Garde de Guyot (2 100 cavaliers) ;

à l'est de la route, le Ier corps de Drouet d'Erlon (20 000 hommes) précédant le IVe Corps de cavalerie de Milhaud (2 700 cavaliers) et la division de cavalerie de la Garde de Lefèbvre-Desnouettes (2 000 cavaliers).

en arrière, le VIe Corps de Lobau (10 000 hommes), les divisions de cavalerie de Domon et de Subervie (chacune 1 200 cavaliers) et trois divisions d'infanterie de la Garde (9 000 hommes).

Fichier:BatWIX.png

Plan de bataille - Disposition des forces en présence avant la bataille

 Numériquement, Napoléon n'a qu'une très légère supériorité en hommes mais son artillerie est beaucLe plan de Napoléon est de mener l'attaque principale à l'est et au centre en y incluant la ferme de la Haye Sainte (centre du dispositif allié). Il fait déployer 80 canons (appelés la grande batterie) devant le Ier Corps.oup plus nombreuse.    Afin d'attirer les réserves de Wellington vers l'ouest, il charge d'abord le IIe Corps de lancer, avec uniquement la division Jérôme (commandée par le frère de l'Empereur), une attaque de daiséeNapoléon préfère ne pas attendre l'offensive iversion à l'ouest, sur la ferme Hougoumont.Il a plu toute la nuit, le terrain est détrempé. La mise en place de l'artillerie, dans la boue, est difficile. Le début de l'attaque est retardé.Par la suite, l'efficacité des tirs est réduite (les boulets s'enfoncent dans la terre au lieu de rebondir par ricochets). La progression de l’infanterie et de la cavalerie n'est guère des Alliés et se lance à l'attaque. 

Espérant séparer Wellington et Blücher et les battre l'un après l'autre. Repoussant les Prussiens, il franchit la Sambre à Charleroi le 15 juin.

Le 16 juin, les troupes françaises, divisées en deux ailes, sont, le même jour, opposées à des unités de Wellington aux Quatre-Bras (une dizaine de kilomètres au sud du champ de bataille de Waterloo) et à trois des quatre corps prussiens à Ligny (une dizaine de kilomètres au sud-est des Quatre-Bras).

Le commandement de l'aile gauche française (1er et 2e Corps) est confié au maréchal Ney avec la mission de s'emparer des Quatre-Bras. Ney perd beaucoup de temps, ce qui permet l'arrivée de renforts alliés.

Avec les 3e et 4e Corps, Napoléon parvient à fixer les Prussiens à Ligny. Il veut saisir l'occasion pour les neutraliser définitivement. Pour cela, il ordonne au 1er Corps (réserve de Ney) de venir couper les arrières prussiens, quitte à retarder la prise des Quatre-Bras. Mal ou non informé de cette décision de l'Empereur, Ney rappelle cette unité qui fera donc un aller-retour inutile, privant ainsi Napoléon d'une victoire décisive sur les Prussiens.

L'armée de Blücher perd 12 000 hommes à Ligny. Les pertes françaises s'élèvent à environ 7 000. Le vieux maréchal de 73 ans, dont le cheval a été tué, échappe de peu à la capture mais son brillant chef d'état-major, Gneisenau, organise un repli remarquable sur Wavre sauvegardant la possibilité de rejoindre Wellington. L'armée prussienne est battue mais pas vaincue ; elle a sauvé l'essentiel de son artillerie et surtout conservé son esprit combatif. Napoléon, au contraire, surestime les effets de ce qui n'est qu'un succès tactique, pense les Prussiens hors de combat et en retraite vers Namur et Liège. Ce n'est que le lendemain, le 17, que Napoléon confie le commandement de son aile droite (34 000 hommes) au maréchal Grouchy avec mission de poursuivre les Prussiens.

Informé de la défaite des Prussiens, Wellington fait replier ses unités des Quatre-Bras sur la position reconnue de Mont Saint-Jean où Blücher a promis de le rejoindre. Le mouvement se fait discrètement, couvert par la cavalerie. Ney ne s'en aperçoit que le 17 après-midi alors que l'orage transforme le terrain en bourbier.

 L'attaque de diversion

À 11h30, à l'ouest, démarre l'attaque de diversion menée par le Prince Jérôme contre le château-ferme de Hougoumont. Le Prince s'acharne et, malgré le renfort d'une brigade voisine, toutes les attaques françaises sont repoussées. À 13h30, quelques hommes parviennent à pénétrer par une brèche ouverte à coups de hache dans une porte ; ils sont tous massacrés sauf un jeune tambour. Hougoumont devient, durant toute la journée, une bataille dans la bataille mobilisant inutilement 8 000 hommes du côté français contre seulement 2 000 du côté allié.

L'attaque du 1er Corps

À 13h00, à l'est, les quatre-vingts canons de la grande batterie déployés sur 1 400 mètres ouvrent le feu. À 13h30, le 1er Corps d'Erlon démarre la progression avec ses quatre divisions d'infanterie. Chaque division a un front d'environ 140 mètres (180 hommes) et une profondeur de 24 rangs. À l'ouest du dispositif d'Erlon, la division commandée par Quiot (en l'absence d'Allix) est chargée de prendre la Haye Sainte. Elle est flanquée d'une brigade de cuirassiers du Corps Milhaud (deux, selon certaines sources qui citent les brigades Travers et Dubois).

La Haye Sainte est fermement défendue par le bataillon du major George Baring de la King's German Legion. À l'est de la ferme, le général britannique Picton (qui y sera tué) mène une contre-attaque avec des régiments d'infanterie écossais. Wellington charge le commandant de sa cavalerie, Lord Uxbridge, de faire contre-attaquer les brigades de cavalerie lourde Sommerset et Ponsonby (dont les célèbres Scots Greys). Les Français, surpris en plein déploiement, sont sévèrement étrillés et se replient en désordre, subissant de lourdes pertes. Dans leur élan, les deux brigades de cavalerie britanniques vont même jusqu'à attaquer la grande batterie mais elles se font alors décimer par la cavalerie française restée en arrière et sont mises définitivement hors combat.

Malgré les déboires de la cavalerie lourde britannique et la mort du très compétent Picton, c'est un nouveau succès défensif pour l'armée de Wellington.

 Les charges de la cavalerie française

À 15h00, après réorganisation du 1er Corps et nouveau tir de préparation de la grande batterie, une nouvelle attaque est menée pour s'emparer du verrou que constitue la Haye Sainte. Suite à la canonnade, Wellington fait replier son centre. Ney croit à un repli général. D'initiative, il entraîne tous les cuirassiers de Milhaud suivis par la division de cavalerie de Lefèbvre-Desnouettes dans des charges à l'ouest de La Haye Sainte, là où l'infanterie alliée est toujours intacte. C'est le fameux affrontement de la cavalerie française et des carrés d'infanterie britannique. C'est aussi l'épisode (exagéré par Victor Hugo dans Les Misérables) du chemin creux.

Napoléon estime l'action prématurée mais, à 17h00, vu la situation, envoie, en renfort, le corps de cavalerie de Kellermann et la division de cavalerie de Guyot. Avec la cavalerie déjà engagée, cela fait un total de plus de 10 000 cavaliers français.

L'arrivée des Prussiens

Entre-temps, le 14 à 16 heures, Na poléon a dû déployer sur son flanc EST les divisions de cavalerie Domon et Subervie et le 6ème corps de Lobau afin de faire face à l'arrivée inopinée de l'avant-garde prusienne. Comme Napoléon a négligé ou ignoré le risque d'une intervention prusienne, les premiers éléments du IVème corps de Blücher ont pu déboucher du défilé de La Lasnes et occuper lebois de Paris sans aucune opposition.

Carte des forces en présence à la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815

Carte des forces en présence à la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815

Quant à Grouchy, Napoléon lui aurait fait envoyer un courrier lui ordonnant de se rapprocher. Les heures d'envoi, de réception et l'interprétation du message font l'objet de discussions entre historiens. Le maréchal Soult, chef d'état-major à Waterloo, chargé de transmettre et de faire exécuter les ordres de l'Empereur, n'avait pas, dans cette fonction, la rigueur et l'efficacité de Berthier. Il est de toute façon trop tard pour que Grouchy puisse intervenir sur le champ de bataille. 16h30, le IVe Corps prussien attaque vers Plancenoit. Napoléon est face à une menace mortelle de débordement sur son flanc droit.    

 

Commando de chasse 1Clic le Grognard ---> Au coeur de la bataille

 

Date de dernière mise à jour : 23/06/2023

Ajouter un commentaire

Anti-spam