LES GUERRES DU DECOND EMPIRE

 

 

LA GUERRE DE CRIMEE - 1854-1856 (2)

LA BATAILLE DE L'ALMA

 

La bataille de l'Alma qui se déroule pendant la journée du 20 septembre 1854 sur les rives du fleuve l'Alma, près de Sébastopol, est considérée comme la première grande bataille de la guerre de Crimée (1853 – 1856). Elle voit les forces franco-britanno-turques du maréchal de Saint-Arnaud et de Lord Raglan emporter la victoire sur l'armée russe du prince-général Menchikov qui y perdit environ 6 000 soldats contre 3 300 du côté de la coalition. Les zouaves de « l'armée d'Afrique » issus principalement de l'Afrique du Nord de l'empire colonial français jouèrent un rôle décisif dans les dernières heures de cette bataille.

L'armée russe et son commandant le prince Alexandre Menchikov partis, la défense de Sébastopol avait été confiée aux vice-amiraux Vladimir Alexeïevitch Kornilov et Pavel Nakhimov, assistés par l'ingénieur en chef de Menchikov, le lieutenant-colonel Édouard Totleben. Les forces militaires disponibles pour défendre la ville étaient de 4 500 miliciens, 2 700 artilleurs, 4 400 marins, 18 500 hommes d'équipage et 5 000 ouvriers, soit un total d'environ 35 000 hommes.

Pour protéger le port, les Russes commencèrent par saborder leurs navires dont ils utilisèrent les canons comme artillerie et les équipages comme soldats. Ces navires coulés volontairement, en 1855 comprenaient le Grand-Duc Constantin, le Ville de Paris (de chacun 120 canons), le Brave, l'Impératrice Maria, le Chesme, le Yagondeid (84 canons), le Kavarna (60 canons), le Konlephy (54 canons), la frégate à vapeur Vladimir, les bateaux à vapeur Thunderer, Bessarabia, Danube, Odessa, Elbrose et Krein.

À la mi-octobre 1854, les Alliés avaient 120 canons prêts à tirer sur Sébastopol. les Russes en avaient environ trois fois plus pour riposter et se défendre des attaques de l'infanterie.

Le 14 septembre, les coalisés débarquent leurs troupes à Eupatoria. À Sébastopol, le prince-général Menchikov, aussitôt informé, rassemble le maximum d'unités éparpillées en Crimée. Il décide de livrer bataille sur l'Alma, où ses troupes se trouveront en surplomb des forces adverses.

Menchikov aligne 40 000 hommes soit 42 bataillons et demi, 16 escadrons de cavalerie, 11 sotnias de cosaques et une centaine de pièces d'artillerie.

En face, les Britanniques tiennent le flanc gauche, les Français le centre et la droite. La flotte tient la côte.

Dans l'après-midi du 19, quelques accrochages ont lieu entre Russes et Britanniques, les Russes venant « tâter » la résistance adverse. Les troupes alliées ne sont cependant pas toutes rassemblées, et certaines unités britanniques arriveront encore dans la nuit.

Description de cette image, également commentée ci-après

Les Français se ruant à l'assaut des positions russes lors de la bataille de l'Alma

Le 20 septembre, les armées franco-britanniques aux ordres du maréchal de Saint-Arnaud et de Lord Raglan, qui viennent de quitter Gallipoli en route pour Sébastopol, arrivent en vue du petit fleuve Alma.

Pendant que les Britanniques paradent, les Français montent à l’assaut des pentes menant au plateau de l’Aklèse, le bataillon de marche de la Légion étrangère commandé par le commandant Nayral, est en tête du dispositif. Le général Canrobert ordonne aux autres troupes de suivre la Légion à l’exception des zouaves qui franchissent le fleuve sur un pont, à son embouchure, et contournent les Russes. Les zouaves du 3e régiment de zouaves de la division Bosquet accompliront la manœuvre décisive : escaladant la falaise avec le soutien des canons de la flotte, ils s'emparent de l'artillerie russe et la retournent contre les troupes de Menchikov. Se retrouvant alors en pointe, ils doivent résister aux vagues d'infanterie qui leur sont opposées en attendant les renforts. Ceux-ci, pris en tenaille, se replient sur Sébastopol.

Sous le feu russe, le reste de l'armée française peine et stoppe finalement vers le village de Bourliouk. L'artillerie du général Canrobert parvient au pied de la falaise, mais les pentes sont trop raides et les canons ne peuvent monter en position pour renforcer les zouaves.

Sur le flanc gauche des Français, les Britanniques rattrapent leur retard, mais une erreur dans la manœuvre de Sir George Brown met à mal la formation de l'armée britannique. Espérant profiter de cette désorganisation, les Russes chargent mais sont repoussés par les fusiliers britanniques.

Croyant faire face à des divisions, l'infanterie russe se retrouve face à des bataillons et tirailleurs, avec le gros des Britanniques sur ses flancs. Malgré des ordres contradictoires, les commandants des unités britanniques ne laissent pas passer l'occasion et déciment leur adversaire.

À l'extrême flanc gauche du front britannique, trois bataillons, soit deux à trois mille hommes, font face à plus de 10 000 troupes russes, fraîchement arrivées, qui n'ont pas encore participé à la bataille. Les Britanniques, étirés en une fine ligne de deux rangs sur pratiquement deux kilomètres, avancent en faisant feu — une manœuvre difficile à l'époque. Dans la fumée et la confusion de la bataille, les Russes surestiment le nombre de troupes qui leur font face et se retirent.

Sur la droite, le général Canrobert parvient finalement à hisser ses canons en haut de la falaise. Les zouaves repartent à l’assaut et parviennent à percer et prendre le point culminant jusqu'alors occupé par l'état-major russe.

Les Russes sont en retraite sur tout le front et sans réserves capables de s'opposer aux Franco-Britanniques. La bataille s'achève en déroute pour l'armée russe.

Les Français perdent 140 tués et 1 200 blessés. La Légion perd 5 officiers blessés et 55 légionnaires blessés ou tués. Les Britanniques perdent 343 tués et 1 612 blessés. Les Russes laissent 180 tués et 3 900 blessés sur le terrain. Après la bataille, le maréchal de Saint-Arnaud, malade du choléra, expire.

 

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Date de dernière mise à jour : 16/04/2023

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