Le 94°RI sur l'Aisne

Le 1e rbataillon (commandant BEL) fut mis en réserve de division à Hermonville tandis que les 2e et 3e bataillons furent postés en première ligne en interdiction respectivement de la Suippe et de l’Aisne. Le PC s’installa à Brimont. Du 04 au 8 juin, sous les tirs de harcèlement permanents, les nouvelles positions furent aménagées avec le renfort de deux bataillons de pionniers qui furent assignés à la défense de Bourgogne et de Brimont.

Le 7 juin, le 1er bataillon fut définitivement prélevé au régiment afin d’être engagé dans la défense des ponts sur l’Oise vers Senlis.

Le 8 juin, après une journée de calme absolu, alors que les positions étaient prêtes, l’ordre fut donné de faire relever à la nuit les unités de la 45e DI par le 2e bataillon du 94 entre Pontavert inclus et Gernicourt exlu. L’attaque allemande fut justement déclenchée au moment où les 31e et 113e RI étaient occupés à la préparation de la relève.

Le 94 se retrouvait ainsi face à une situation indescriptible à son ouest, manœuvrant un ennemi qui avait réussi à franchir l’Aisne vers Roucy, en direction de la Vesle et qui cherchait à s’emparer de Guyencourt. Un dispositif d’interdiction fut rapidement disposé par le bataillon pour couvrir l’ouest d’Hermonville. Celui-ci parvint à stopper les attaques soutenues qui se succédèrent toute la matinée du 10 juin. Toutefois, le 94e reçut l’ordre de se replier entièrement derrière la Vesle, et d’installer son PC à Gueux. La rupture de contact fut organisée en deux bonds successifs : d’abord à hauteur de Trigny, puis sur la Vesle.

Le décrochage fut rendu très difficile pour les unités du 2e bataillon qui était partiellement imbriquées à l’ouest du secteur. De nombreuses équipes légères d’arrière-garde se sacrifièrent pour assurer le repli de chaque compagnie sous la pression de l’ennemi. Finalement, en fin de journée, le 2e bataillon avait pu se rétablir avec les débris du 31e RI et assurait avec acharnement la défense des passages entre Muizon et Chalons-sur-Vesle.

Les combats furent également très coûteux pour les Allemands, mais l’absence de couverture à l’ouest de Muizon leur permit finalement de contourner la position et obligea le régiment à poursuivre son repli vers la montagne de Reims dans la nuit en assurant F arrière-garde de la division.

Pendant ce temps le 3e bataillon du capitaine Brille, s’était battu, détaché aux ordres du chef de corps du 151e RI, le long de la Suippe entre Menne- ville et l’écluse de Pignicourt. Toute la journée du 9, faisant face aux assauts allemands sur l’Aisne avec les 9e, 10e compa­gnies et la CAB 3, il infligea de lourdes pertes à l’assaillant en s’accrochant au nord du canal.    

Mais en fin de journée, face aux nombreuses infiltrations ennemies, il reçut l’ordre de rétablir une ligne de défense à hauteur de Merlet / Bertri- court / Bois-des-Diamants après avoir fait sauté les ponts. Le décrochage au contact fut très confus et exposé aux tirs de flanque­ment de l’autre berge.

A l’est, la situation de la 1 ère compagnie était meilleure. Elle causa des pertes importantes aux éléments d’assaut de Pignicourt et se replia sans encombre avec ses blessés. Le 10 juin, sous la pression, le bataillon poursuivit son repli vers la ligne Brimont-Bourgogne, puis vers Courcy. En fin de journée, le 3e bataillon reçut l’ordre de rallier Sermiers où, une fois recueilli par la 82e DINA, il réintégra le régiment le 11 juin.

Durant ces dures journées de combat, réduit à deux bataillons engagés simultanément dans des secteurs différents du front, le régiment avait enregistré un taux de pertes d’environ 40%, principalement des blessés qui n’avaient pas pu être évacués durant la journée du 10 juin et avaient été laissés sur le terrain (côte 218. Chalons-sur-Vesle).

Commando de chasse 1Clic le Grognard ---> Opérations du 94°RI.

Date de dernière mise à jour : 21/10/2022

Ajouter un commentaire

Anti-spam