LES GUERRES DU SECOND EMPIRE

 

 

LA BATAILLE D'ITALIE - 1859

Contexte

Camillo Benso, comte de Cavour, Premier ministre du royaume de Sardaigne depuis 1852 se rapproche de la France et de l’Angleterre afin d’obtenir une place parmi les puissances européennes les plus progressistes. Dans cette perspective, en 1855, il envoie un corps de bersaglieri en Crimée au côté de la France, du Royaume-Uni et de l'Empire ottoman, ce qui lui permet de s’asseoir à la table des négociations du congrès de Paris de 1856 et de nouer des premiers contacts avec Napoléon III.

Avant toute intervention sur le sol italien, Napoléon III s’assure par prudence de la neutralité de la Russie et de la passivité britannique. Le 26 avril 1859, à la suite d'un ultimatum adressée au royaume de Piémont-Sardaigne quant au désarmement de ses troupes, l’Autriche lui déclare la guerre. La France engagée par son alliance défensive avec le Piémont-Sardaigne honore le traité et entre en campagne militaire contre l'Autriche. Napoléon III prend lui-même la tête de l'armée. Après les batailles de Montebello, de Palestro, de Magenta et de Solférino en mai et juin 1859, Napoléon III décide de suspendre les combats en raison des pertes françaises importantes. Il craint aussi que le conflit ne s'enlise alors que se mobilise la Prusse le 6 juin 1859. Après une rencontre au sommet entre les empereurs François-Joseph et Napoléon III à Villafranca, l'Autriche accepte de céder la Lombardie mais obtient de garder la Vénétie.

C’est ainsi qu’en juillet 1858, à Plombières, Cavour et l'Empereur signent un traité secret (les accords de Plombières) par lequel la France s’engage à intervenir au côté du royaume de Sardaigne dans le cas d’une attaque autrichienne. En contrepartie de cette alliance, il est décidé qu'en cas d’annexion au Piémont de la Lombardie, de la Vénétie, de certains domaines de Venise sur la côte orientale de l'Adriatique et de Bologne, la Savoie et le comté de Nice seront cédés à la France.

Au début de l’année 1859, le gouvernement piémontais adopte un comportement provocateur envers l’Empire autrichien. Giuseppe Mazzini et Giuseppe Garibaldi sont rentrés en Italie : on confie à ce dernier l’organisation d’un corps de volontaires, les chasseurs des Alpes (Cacciatori delle Alpi), sans mettre de limite dans l’enrôlement des exilés provenant du royaume de Lombardie-Vénétie sous domination autrichienne.

L'Autriche, informée des accords de Plombières, décide de prendre l'initiative en rééditant l’opération qui avait réussi au maréchal Joseph Radetzky contre Charles-Albert de Sardaigne, à Novare, en 1849. Le 26 avril, l’empire déclare la guerre au royaume de Sardaigne : la France engagée par une alliance défensive et sans opposition politique interne, décide d’honorer le traité.

Napoléon III à la bataille de Solférino

Le traité de paix est signé à Zurich le 11 novembre 1859 mais Cavour, insatisfait de l'armistice, active les foyers révolutionnaires italiens par l’entremise de Garibaldi. De juillet 1859 à avril 1860, des duchés italiens se rallient les uns et les autres dans un mouvement unitaire, soutenu par l'opinion publique, et le roi de Sardaigne, Victor-Emmanuel. L'expédition des Mille menée par Garibaldi, qui débute en mai 1860, permet l'annexion du royaume des Deux-Siciles. Le 14 mars 1861, le Royaume d'Italie est proclamé et Victor-Emmanuel devient roi d'Italie.

L'armée française pour la campagne d'Italie compte 170 000 soldats, 20 000 cavaliers et 312 canons, soit la moitié de toute l'armée française. L'armée était sous le commandement de Napoléon III, divisé en cinq corps : le 1er Corps, dirigé par Achille Baraguey d'Hilliers, le 2e Corps, dirigé par Patrice de Mac Mahon, le IIIe Corps, dirigé par François Certain Canrobert, le IVe Corps, dirigé par Adolphe Niel, et le Ve Corps, dirigé par le prince Napoléon. La Garde impériale est commandée par Auguste Regnaud de Saint-Jean d'Angély.

L'armée sarde compte environ 70 000 soldats, 4 000 cavaliers et 90 canons. Elle a été divisée en cinq divisions, dirigées par Castelbrugo, Manfredo Fanti, Giovanni Durando, Enrico Cialdini, et Domenico Cucchiari (it). Deux formations bénévoles, les Cacciatori delle Alpi et les Cacciatori degli Appennini, étaient également présentes. Le commandant en chef était Victor-Emmanuel II de Savoie, soutenu par Alfonso Ferrero la Marmora.

L'armée autrichienne a déployé plus d'hommes : elle était composée de 220 000 soldats, 824 canons et 22 000 cavaliers et était dirigée par le maréchal Ferenc Graf Gyulay.

L'invasion autrichienne du Piémont

Le 29 avril l’armée autrichienne de Ferencz Gyulai franchit le Tessin, la rivière qui sépare le Piémont de la Lombardie1, à proximité de Pavie et envahit le territoire piémontais ; le 30, elle occupe Novare, Mortara et, plus au nord, Gozzano, le 2 mai Vercelli, le 7 Biella. L’armée piémontaise ne s’oppose pas à l’opération, se trouvant au sud entre Alexandrie, Valenza et Casale. Les Autrichiens arrivent à 50 km de Turin.

Un ordre exprès de Vienne, suggère à Gyulai que « le meilleur théâtre d’opérations est le Mincio », là où les Autrichiens avaient, onze ans plus tôt, battu l’armée piémontaise et sauvé leurs possessions en Italie. Gyulai fait demi-tour et se retire au-delà du Sesia puis vers la Lombardie. En faisant ainsi, les Autrichiens renoncent à battre séparément les Piémontais et les Français, et permettent la jonction des deux armées.

La libération de la Lombardie

La bataille de Varèse,

Napoléon III part — accompagné d'Henri Conneau — le 10 mai de Paris, débarque le 12 à Gênes et rejoint le 14 le camp d’Alexandrie pour prendre sur-le-champ le commandement de l’armée franco-piémontaise. Le 20 mai 1859, Gyulai envoie une forte troupe en reconnaissance au sud de Pavie. Elle est arrêtée à Montebello (20-21 mai) par les Français du général Élie Frédéric Forey et par la cavalerie sarde du colonel Tomaso Morelli di Popolo, qui meurt le lendemain de ses blessures. Défendue le 22 mai par les chasseurs des alpes; Le 27 mai ils battent les autrichiens à Sabn Fermo.

Parallèlement, les Français franchissent, le 2 juin, le Tessin en battant les Autrichiens à la bataille de Turbigo. Gyulai a concentré ses forces à proximité de la ville de Magenta où il est assailli par les Français le 4 juin qui remportent une victoire (bataille de Magenta).

Bataille de Magenta

La victoire est principalement à attribuer à Patrice de Mac Mahon et à Auguste Regnaud de Saint-Jean d'Angély, qui sont nommés sur le champ de bataille maréchaux de France. Emmanuel Félix de Wimpffen et le général Manfredo Fanti ont un rôle de premier plan au sein de la seule unité sarde engagée. Le 5 juin, l'armée autrichienne vaincue évacue Milan. Le 7 juin Mac Mahon, précédé par les troupes algériennes, pénètre dans la ville pour préparer l’entrée triomphale de Napoléon III et de Victor-Emmanuel.

Ils pénètrent par l’arche de la Paix et la place d’armes (aujourd’hui parco Sempione), où est déployée la Garde impériale, sous les acclamations de la population. Le 8 juin les chasseurs des Alpes sont à Bergame, le 13 juin à Brescia, évacuées par les Autrichiens.

Commando de chasse 1Clic le Grognard ---> La guerre franco-allemande 1870

 

Date de dernière mise à jour : 16/11/2022

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