MON TEMOIGNAGE PAGE  3/4

 

RETOUR DE PERM

En revenant de permission, On m’envoie passer mon CA2 de sous/officier au 1er REC  ( 1er Régiment Etranger de Cavalerie ) cantonné près d’Edgard Quinet. Un séjour folklorique au milieu des légionnaires. Plus rien à voir avec la vie de casernement au commando entre deux opérations. Apparemment ils me prennent à la ''bonne'' lorsqu'ils apprennent que je viens du Commado de Chasse, unité combattante comme eux. D'ailleurs on s'est rappelé d'opérations dans lesquelles nus avions participé ensemble. Quant avec d'autres du stage, ils étaient beaucoup moins bienveillants du fait qu'ils ne combattaient pas et qu'ils baptisaient de cloportes !!!

En fin de stage nous avions à faire manoeuvrer une section de légionnaires... Ils ne faisaient rien pour nous faciliter la tâche, surtout avec les ''cloportes''. Sur 27, nous avons été 5 acceptés.  Examen réussi avec fierté en ce qui me concerne.

524 ain mimoun stage sous off au 1er rec 2Au 1er REC, une pause au cours du stage - Je me trouve sur la droite  en regardant.

Au retour, je repars faire un stage en « piège et mines » histoire de s’aguerrir sur les ‘’ surprises ‘’  à confectionner pour les Fels. J'en ai compris le sens par la suite en section Harkis. Celle-ci était composée de 30 Harkis et de 5 européens. Un chef de section sous-off - Un chef de section-ajoint sous off. Un radio européens. Deux caporaux européens et spécialisés comme ''lance-patates'' et deux assimilés caporaux harkis désignés selon leur notoriété sur les autres Harkis.Soit une section de 35 gus.

De nouveau revenu au Commando, je retrouve la troisième section Harkis. Le Commando de Chasse part à Stora près de Philippeville, (dans une orangeraie) en bordure de mer pour un stage commando comprenant des activités physiques mais également des techniques diverses de contre-guérilla dont guidage d’avions à   partir du sol pour les Officiers, Sous-officiers et les radios ? Cet interlude a beaucoup été apprécié comme des vacances studieuses.

 Début janvier 1961, changement de commandement à la 5ème Cie. Le Capitaine ANGELINI laisse la place au Lieutenant Claude GIRARD qui passe Capitaine dans la foulée. Tout à coup, changement d’ambiance dans le Commando. Terminé la séparation au mess Officiers mess sous/Officiers.  Les missions du commando et ses motivations n’ont plus rien  voir avec les sorties plan-plan d’auparavant. Tous se sentent impliqués. Comme on dit, nous avons hérité d’un véritable meneur d’hommes.

Il nous implique tellement que nos primes de bivouac servent à acheter ciment et bois pour créer des logements aux gens du village car certains vivaient dans des huttes de branchages. Les primes de bivouac étaient compensatrices par le fait que nous dormions sous toiles des tentes ou genre ‘’cabane canadienne’’ (deux épaisseurs de rondin avec de la terre entre les deux et couvert par des plaques de tôles). Je vous laisse deviner les và et vient du mercure dans son tube. On y mettait de la terre dessus pour isoler mais avec la pluie… la gadoue...La gadoue...

J’obtiens mes galons de Sergent. Par manque de sous/officiers je deviens l’adjoint de l’Adjudant CHAVEROCHE. Puis, peu de temps après, provisoirement je deviens chef de section, l’Adjudant  partant en stage. Il est remplacé par le  Sergent/Chef TETIAHARI  (surnommé Tahïti) chargé d’assumer la sécurité du poste, un baroudeur qui a fait la Corée, l’Indochine, bardé de décorations,  commandant un groupe  la section de commandement.

Il faut bien reconnaitre que les officiers ou sous-officiers d’active ne se précipitaient pas pour venir encadrer les sections Harkis, préférant  les  planques plus tranquilles que le crapahutage et tous les risques pris lors des opérations. En fin de compte, je suis le plus souvent seul à la tête de la section pour ses missions sur le terrain...

Remy tampellini 5Il vient prendre par moment, le commandement de la Section, car officiellement un sous/officier appelé sorti du rang n’est pas senser à commander, seul, une section de combat. Mais comme le sergent/chef est le seul  à savoir servir le mortier de 120m/m, il est détaché  à la 3ème section uniquement lorsque celle-ci est au poste.

Le Commando opère soit tout entier lors des opérations de secteur, soit section par section, séparément, pour passer plusieurs jours en ‘’chouf’’ sur le terrain pour repérer des traces ou des mouvements de Fels. Poser des embuscades ou de faire des patrouilles nocturnes pour intercepter des ravitailleurs et de créer ainsi, un sentiment d’insécurité pour les Fels. Principe de la contre guérilla, occuper et prendre possession du terrain  à notre compte.

La troisième section est composée de 28 Harkis (avec 16 de la même famille les BEN DAHA) dont un sergent et deux caporaux. Nous somme cinq européens : un caporal, FILIPPINI, un autre et un radio C10 dont j’ai les visages en tête mais plus les noms, désolé, Bernard LOUIS, VERNAZ et moi comme Chef de section. Elle a des missions bien spécifiques selon les renseignements que nous récupérons auprès de la population. Poses de pièges dans le djébel lors des recherches des lieux de passages des fells. Des journées de chouf lorsque nous apprenons que des fells avaient réussis à contourner le Barrage électifié par le sud de la Tunisie. Et qui avaient échappé au commando de chasse L133 dans les montagnes des NEMENTCHAS.

On avait ordre de signaler leurs positions en les suivant le temps qu'une opération se monte. A plus de cinq gus on devait éviter de les accrocher seul. On faisait la chasse aux ravitailleurs qui remontaient des villages ou bien des fermes encore éparpillées sur le plateau de Kenchela ainsi que des collecteurs de fond. L'insécurité que nos missions occasionnait.

-497 tour b chouf sur le plateau 507 tour b on fait mumuse

En planque dans la Tour B sur la route de KENCHELA à Edgar QUINET. Surveillance des mouvements dans le douar BOUDHEREM. De nuit nous partirons en patrouille ou vers des mechtas suspectes pour intercepter des ravitailleurs. En attendant on se défoule comme on peut à l'intérieur de la tour.

Au-delà des opérations, il y a eu notre " épopée " à Alger dans laquelle le Commandant GUIZIEN a voulu faire action de contestation en faisant participer le  Commando de Chasse avec ses deux sections de Harkis, car rien dans les accords d'EVIAN ne prévoyait la moindre garantie de sécurité des supplétifs, Harkis ou Mohraznis des SAS.

On a vu de ce qu'il est advenu pour la plupart de ceux qui nous avaient fait confiance. Craintes, hélas, trop bien anticipées. Les politiques les ont lâchement abandonnés, désarmés et livrés à la vindicte du FLN de BOUTEFLIKA et consorts.

J’ai développé ce sujet sur mon site du Commando de Chasse L134. Voir le lien pour y accéder : http://commando-de-chasse-l134.e-monsite.com/

Survient l'intermède  du départ du Commando pour participer au putsh d'Alger. Action de contestation car  dans les accords d'EVIAN aucune garantie d'engagement ferme n'assurait la sécurité des supplétifs, Harkis ou Mohraznis des SAS. On sait ce qu'il en est advenu  à notre départ. Aussi je me retrouve comme chef de section appelé au Q.G. du II/94 à Edgar Quinet, au brieffing du commandant GUIZEN, nous annonçant les raisons de notre départ pour Alger et nous demandant de ne pas faire passer l'information.  Le commandant a été quelque peu surpris de ma présence, mais notre capitaine s'est porté garant à mon encontre. Nous étions alors en opération avec le 1er REC en bouclage et le 2ème REP avec lequel nous étions en opération. EBR du 1er REC devant et le commado derrière nous voici partis vers Alger.

Nous avons cantonné dans la banlieue d'Alger, un quartier qui se nommait ''Au retour de la chasse'' dans la ferme d'un colon  de la médina. Que, d'ailleurs, nous l'avons obligé d'accorder une chambre pour acceuillir notre capitaine. Nous on dormais dans les granges. Pour poursuivre l'anecdote, nous avons fait ''prisonniers'' cinq gendarmes qui venaient aux renseignements sur notre présence. Au bout de six jours , au vu des circonstances, nous repartons pour le Sud Constantinois et les Aurès pour regagner Edgar Quinet, non sans avoir ''braqué'' sur la route des camions citernes pour faire le plein des camions, qui étaient là pour approvisionnés ceux qui devaient nous rattraper et nous stopper. C'est ce que nous avons su par la suite.

Le plus chaud a été notre retour à Edgar Quinet où la CCAS nous attendait avec des half track, 12/7 braquées et autres camions bourrés de ''cloportes'' de base arrière. Le commandant Quizen s'est tenu à la disposition des ''légalistes'' et a été mis aux arrêts. Mais lorsqu'il s'est agit de notre capitaine le mouvement que nous avons opéré a bien fait comprendre qu'on n'allait pas regagner Aïn Mimoun sans lui. On a frôlé la catastrophe devant l’hostilité agressive de ceux de la CCAS. Nous n’aurions pas accepté que notre Capitaine puisse être arrêté. (Désolé, mais je pense qu'il fallait que cette autre vue du putsch soit dite, on a tellement entendu de planqués ou d'autres bien loin des évènements raconter des balivernes à la manière du genre '' moi monsieur de source sûre ''.

Passons sur les jours qui s'en sont suivis à l'intérieur de la compagnie entre les pour et les contre au gré des annonces à la radio. Pour calmer tout le monde, on s'est tapé des capahuts avec nuits sur le terrain. Ce qui nous a permis d'intercepter des ravitailleurs et des fels qui remontaient des Nementchas. Les sorties avec nos harkis se sont montrées quelque peu tendues au vu des questions qu'ils nous posaient. Nous n'avons jamais eu de problème avec eux. On a récupéré des officiers et sous/offs d'unités qui ont été dissoutes après cette ''aventure''. 18ème RCP, 1er RCP.

 A présent on a pléthore de sous-officiers ce qui régularise leur présence de deux par section. Puis un surplus de sous-lieutenant, comme si tout  à coup on s’était aperçu du manque d’encadrement qui régnait à  la 5ème.

586 ain mimoun djebel interception ravitos en zonz interdite  En juin, cérémonie pour une  première de remises de décorations. J’ai l’honneur d’obtenir la Croix de la valeur militaire avec citation. Si dans certaines unités ‘’dites d’élite’’ elles étaient distribuées au cul du camion, on ne peut pas dire que chez nous c’était le cas. Et bien des copains auraient largement mérités d’être mis  l’honneur par le courage, les risque et le dévouement qu'ils ont déployés. Mais la justice n'st pas de ce monde. On a vu des vaguemestres de bases arrière en obtenir ??? L’héroïsme du colleur de timbres ayant largement  contribué  à saliver (sic)

Mon chef de compagnie, le capitaine GIRARD, me demande si j’étais partant pour rempiler. Si la situation aurait été autre, je ne sais pas trop tant il avait su créer dés son arrivée une certaine ambiance et un esprit de corps, Mais, comme je le lui ai dit, je sentais que l’Algérie française, c’était terminé dans un avenir proche et que je ne me ressentais pas d’être cantonné dans une caserne en France.

Vu le parcours de mon ex-capitaine, j’aurais pu terminer  dans la Légion Il a terminé sa carrière comme colonel au 3ème REI en Guyane puis en Corse avant d’être nommé Général de Brigade à  son retour sur le Continent… Mais comme on dit.. on ne peut pas être et avoir été !

553 ain mimoun la 59 1a a la quillePuis la quille, comme on dit et départ avec mes copains de la 59 1 A, avec embarquement à Philippeville.

Nouvelle exposition croix vameur militare avec citationCertificat bonne conduite 94 ri 1961

Je pense avoir rempli le contrat qu'on attendait d'un appelé, voir plus par trop de volontariat.

Je ne pense pas que de l'autre côté on ait eu la même préoccupation au retour en France.

PS_ Une erreur a été faite sur l'imprimé du document de bonne conduite... A trouver...

Commando de chasse 1

Clic le grognard ---> vers 4/4

Il y est indiqué : Friedland 1087 au lieu de 1807- Apparemment personne ne l'avait remarqué au-paravant.

 

 

Date de dernière mise à jour : 26/01/2024

Ajouter un commentaire

Anti-spam